Ensemble c’est tout

Depuis quelques jours j’ai quitté les policiers habituels pour relire quelques romans qui m’avaient, à l’époque, bien plus.
Mon livre préféré de l’été 2004 était « Ensemble c’est tout » d’Anna Gavalda.

ensemble

Quatre années plus tard, avec qui plus est une adaptation cinématographique pas trop mauvaise, je dois avouer que je ne changerai rien à cet article de 2004 écrit pour Cafeduweb.

Un récit émouvant et rempli d’une grande humanité. On vit avec les personnages, à leur rythme, et on a l’impression de les connaître. On s’y attache, on rie, on pleure avec eux, avec au bout un grand message d’espoir ! Un régal ! On les quitte à regret à la fin du livre. Un concentré de vie qui mène direct au bonheur.

Du côté de l’écriture, rien de particulier quand à l’intrigue, dont on devine rapidement l’essentiel. Mais pourquoi alors se laisse-t-on prendre ?

Chacun d’entre nous pourra se reconnaître dans ce récit, nous sommes tous l’un ou l’autre des personnages à un moment de nos vies, ou nous connaissons tous l’un de ces personnages. Des sujets toujours d’actualité : la détresse des personnes âgées déracinées de leur quotidien, les SDF, le pouvoir des parents sur leurs enfants, les méandres des sentiments… Une leçon de générosité magistrale nous est donnée par les quatre personnages. Parfois on complique tout alors que c’est si simple. Voilà pourquoi ce livre nous est si proche.

L’idée rassurante que le bonheur est possible à condition de l’accepter, de savoir rejeter la peur, accepter d’être heureux ensemble, c’est tout.

Certains pourront croire qu’il s’agit d’un roman à l’eau de rose, alors je leur dirai : Lisez-le et vous aussi serez conquis.

« A quoi ça sert les émotions pour soi tout seul ? » comme l’écrit Anna Gavalda

Par Tekiro

Présentation de l’éditeur L’action se déroule à Paris, au pied de la tour Eiffel très exactement, et couvre une année. Ce livre raconte la rencontre puis les frictions, la tendresse, l’amitié, les coups de gueule, les réconciliations et tout le reste encore, tout ce qui se passe entre quatre personnes vivant sous un même toit. Quatre personnes qui n’avaient rien en commun au départ et qui n’auraient jamais dû se rencontrer. Un aristocrate bègue, une jeune femme épuisée, une vieille mémé têtue et un cuisinier grossier. Tous sont pleins de bleus, pleins de bosses et tous ont un cœur gros comme ça (non, plus gros encore !)… C’est la théorie des dominos à l’envers. Ces quatre-là s’appuient les uns sur les autres mais au lieu de se faire tomber, ils se relèvent. On appelle ça l’amour.

Anna Gavalda évoque Ensemble, c’est Tout Ce livre raconte une histoire d’amour entre quatre éclopés de la vie. Camille, Franck, Philibert et les autres. Des bons à rien, des cabossés, des cœurs purs.

Camille Fauque a 26 ans. Elle dessine très bien mais n’ose plus tenir un crayon. Jeune femme fragile qui a déjà beaucoup morflé. Enfance pourrie, débuts chaotiques, solitude. Elle mettra du temps à pouvoir raconter son histoire. Elle vit, elle survit plutôt, dans une chambre de bonne près du Champ de Mars. Elle ne mange pas beaucoup. Elle fait ce qu’elle peut. Elle fait des ménages.

Philibert Marquet de la Durbellière vit dans le même immeuble, mais n’emprunte pas l’escalier de service, lui. Il est le gardien provisoire d’un immense appartement de famille. Il a dix ans de plus qu’elle. C’est un passionné d’histoire de France, un Chouan des temps modernes, un être exquis. Il vend des cartes postales dans un musée. Il ne les vend pas à vrai dire, il les compte et les recompte. Il bégaye. Il est un peu toqué. Trouble obsessionnel compulsif, c’est ça le mot exact, je crois. Il héberge Franck. Franck Lestafier a 34 ans. Il est cuisinier. Très bon cuisinier. Dans un très bon restaurant. Il n’est pas très malin. Un peu faraud, un peu couillu, un peu grande gueule. Il aime bien coucher avec des filles mais préfère encore sa moto. Il est tout cabossé lui aussi. Il se confiera une nuit. À peine. Entre un  » bordel  » et deux  » putain « . Il jure beaucoup. Une fois par semaine, il se rend au chevet de Paulette, sa grand-mère. Paulette Lestafier a 83 ans. Elle se laisse mourir dans une maison de retraite près de Tours. Elle n’a plus que lui, son Franck. Elle guette le bruit de sa motocyclette et attend son heure en se souvenant de son jardin. Elle avait un très beau jardin et un très beau potager. Quand il vient la voir, elle essaye de ne pas pleurer mais c’est dur. Alors à la place, elle le rouspète quand il dit  » putain « .

Je voulais raconter une histoire d’amour. Celle de Franck et Camille. Je cherchais un titre avec le mot  » apprentissage  » dedans. Mes livres préférés sont des romans d’apprentissage. Franck et Camille me semblaient être d’excellents cobayes. Le manuel et l’intellectuelle, le cuisinier et la maigrichonne, le macho et la délicate. Schéma un peu grossier ? Tant mieux. Tout était question d’affinage.

Et puis l’histoire m’a échappé. Philibert et Paulette n’ont plus voulu jouer les faire-valoir. C’est de ma faute aussi. Je me suis mise à trop les aimer. Alors voilà, l’histoire d’amour à deux s’est transformée en une histoire d’amour à quatre. Le livre est deux fois plus gros que prévu. C’est un livre que l’on va dégommer. Je le sais. Je m’y attends. Ce ne sera pas très difficile : il est trop tendre pour être honnête. Ce n’est pas grave. Je les aime tellement ces quatre-là que je suis blindée. Et puis Philibert me prêtera son armure.

3 Commentaires
  1. 19 juin 2008
  2. 19 septembre 2008
  3. 12 octobre 2008

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