2H37

Le corps d’un adolescent est retrouvé dans les toilettes du lycée. Le film remonte alors le temps pour suivre le début d’une journée ordinaire de six lycéens, avec des activités banales associé à la vie scolaire, et tente de faire la lumière sur ce qui s’est passé.

2h37

Dans ce premier film du jeune réalisateur australien Murali K. Thalluri, même si l’on ressent fortement plus que des similitudes avec le chef d’oeuvre de Gus Van Sant. « Elephant », on n’assiste pas à un simple copie.

Le réalisateur va plus loin, plus en profondeur sur diverses formes de malaises qui peuvent ronger les adolescents. L’on peut croire que c’est plus facile, mais c’est tout de même efficace. Pas de pudeur, des interviews réalistes, des angoisses les plus simples aux plus profondes. On s’attache rapidement à tous ces teen-agers, des portraits peut-être parfois un peu caricaturaux, et l’on se rend rapidement compte que chacun d’entre eux peut-être celui retrouvé dans les toilettes du lycée.

Intégration, solitude, relations amoureuses, viol, inceste, homosexualité plus ou moins assumée, pressions scolaires, tous ces maux, toutes ces angoisses de la vie, et qui a l’adolescence, période de la vie où l’on est sans doute le plus fragile, prennent des proportions et une acuité d’autant plus forte que le manque de repères est flagrant. Tout ce qui peut se passer sous l’ombre des platanes.

La mise en scène alterne ellipses, témoignages face caméra, différents points de vues narratifs. La caméra s’immerge dans l’intimité de chacun des personnages.

Murali K. Thalluri raconte son film : « Nous présentons la vie scolaire comme elle devrait l’être, grouillant non seulement du tourbillon de la vie et des activités, mais aussi pleine de mélancolie. Nous faisons voir au public cette journée en entier selon la perspective de chaque personnage, ce qui lui permet de saisir les problèmes de chacun selon le ressenti de leurs propres âmes. Cette approche souligne le fait que des problèmes qui pourraient paraître insignifiants, comme par exemple des difficultés relationnelles, peuvent parfaitement conduire quelqu’un à se suicider – de la même manière que des choses horribles comme un viol peuvent le faire. Le public peut ainsi voir que les problèmes sont une question de perspective… Malgré les foules omniprésentes qui entourent tout un chacun lors de sa vie scolaire, l’école peut être un lieu de solitude extrême, un endroit capable d’engendrer le malaise et la dépression, et de permettre à une maladie comme le suicide de prospérer. Nous présentons la vie au lycée comme un endroit où le bonheur et la tristesse vivent côte à côte, et où l’on peut passer de l’un à l’autre de manière parfaitement ordinaire et courante. »

Ce film m’a touché et je l’ai vraiment aimé, je le recommande pour les adolescents pour qu’ils se rendent compte qu’ils ne sont pas les seuls à se sentir perdu et aux adultes pour qu’ils comprennent que leurs adolescents ne sont plus des enfants mais des êtres, parfois secrets, mais qui ont eux aussi leurs souffrances et qu’ils ne sont pas armés pour y faire face.

Film australien de Murali K. Thalluri avec Teresa Palmer, Joel Mackenzie, Frank Sweet, Marni Spilane, Charles Baird, Clementine Mellor, Sam Harris, Sarah Hudson, Chris Olver, Xavier Samuel, Gary Sweet

Sélection Festival de Cannes 2006 – catégorie Un certain regard

Une Réponse
  1. 23 novembre 2009

Laisser un message

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.