Paul Delvaux

L’autre jour j’ai eu l’occasion de faire une petite sortie « culturelle » de l’autre côté de la frontière, plus précisément à Coxyde (Koksijde) au musée Paul Delvaux. Jusqu’à présent mes escapades à Coxyde était essentiellement pour des visites chez Verdonck, un salon de thé où enfant nous allions manger des glaces délicieuses et qui nous faisaient rêver. A l’époque le seul point noir est qu’il fallait faire, avant d’y avoir droit, une grande balade sur la plage…

Paul Delvaux

Paul Delvaux

Cette sortie m’a permis de faire plus ample connaissance avec le peintre Paul Delvaux, enfin avec sa vie et son oeuvre.

Paul Delvaux est un peintre Belge né à Antheit, près de Huy, le 23 septembre 1897 et il décéde à Furnes le 20 juillet 1994, il est le fils de l’avocat Jean Delvaux et de Laure Jamotte.

Très jeune il montre de l’intérêt pour la pratique du dessin et l’étude de la musique. Avec sa famille il part en vacances sur la côte et il peint. En 1919, à Zeebruge, il va faire la connaissance du peintre Franz Courtens. Ce dernier à la vue de deux de ses oeuvres (que l’on peut voir au musée Paul Delvaux) l’incite à prendre des cours aux Beaux-Arts. Ses parents qui souhaitaient plutôt qu’il fasse son droit pour devenir à son tour avocat, acceptent qu’il y entre mais en Architecture. Il n’y restera que peu de temps avant d’aller en peinture dans l’atelier de Constant Montald (1920-1924).

Delvaux a toujours été plutôt un suiveur qu’un innovateur dans la peinture. Il a eu une première période post-impressionniste, puis une autre post-expressionniste (1928-1934). Mais c’est la découverte des œuvres de Giorgo Di Chirico en 1934, notamment «Mélancolie et mystère d’une rue », Delvaux aura la « révélation » du surréalisme (1934), même s’il n’adhère pas au mouvement surréaliste. Comme de nombreux peintres, le changement d’inspiration s’accompagnera de la destruction d’anciens tableaux.

Il ne faut pas oublier que Delvaux fut aussi un aquarelliste et un dessinateur de talent.

Issu d’une famille quasi matriarcale, il est élevé dans la crainte du monde féminin et subit la forte ascendance de sa mère. Il se maria deux fois, la seconde, en 1949, avec Anne-Marie de Maertelaere, son amour de jeune homme auquel il avait dû renoncer sous l’emprise parentale.

Delvaux est nommé en 1950 professeur de peinture monumentale à l’Ecole Nationale Supérieure d’Art et d’Architecture de Bruxelles (La Cambre), où il enseigne jusqu’en 1962.

Paul Delvaux, qui effectue des séjours de plus en plus fréquents sur la côte belge, s’installe à Furnes en 1969. N’ayant pas d’enfants et sur les conseils de son neveu Charles Van Deun, la Fondation Paul Delvaux est créée en 1979. Ils achètent alors un ancien hôtel-restaurant, « Le Vlierhof » à Saint-Idesbald dans la commune flamande de Coxyde (Koksijde). Cet hôtel est en fait la plus ancienne maison de pécheur de St-Idesbald. Ils le transforment en musée qui fut inauguré en 1982.
Depuis il a été agrandi, en creusant sous la jardin, puis sous la petite rue qui le borde et le parking de l’autre côté de la rue. C’est aujourd’hui un musée mondialement connu, qui regroupe 10% des oeuvres du maître.
Ce musée se situe à 5 km de Furnes (Veurne) où le peintre vécu les dernières années de sa vie.

Chrysis

Chrysis

Deux thèmes principaux charpentent son oeuvre, la Femme qui est pour lui la lumière, qui rayonne, et les trains, le chemin de fer, les tramways. On peut dire que ces deux thèmes sont de vraies obsessions. Pour la femme cela est sans doute du à l’impact des femmes dans sa famille, quand aux trains c’est sans doute les nombreux voyages en train qu’il aura fait dans son enfance pour rejoindre ses grands parents pendant les vacances scolaires qui l’auront marqué.

Les sirènes

Les sirènes

L’enfance, son enfance, est aussi le fil conducteur de son oeuvre, il y revient toujours, encore et encore. Il fera même une série de tableaux en hommage à Jules Verne en souvenir de son cadeau de communion, le roman « Voyage au centre de la Terre » en reprenant dans ses toiles le savant, avec ou sans tablier, Otto Lidenbock.

Hommage à Jules Verne

Hommage à Jules Verne

Otto Lidenbock est à gauche, tandis qu’à droite le jeune homme nu est Paul Delvaux. Souvent il se représente dans ses tableaux comme un personnage égaré par rapport à la scène qu’il représente.

La femme est omniprésente, sans guère de variantes, presque toujours nue, muette, esquissant un geste. Pour ses représentations il « utilisera » quatre modèles mais jamais il ne peindra leur visage. Celui çi sortira de son imagination et aura de grand yeux noirs. Yeux noirs que l’on retrouvera sur toutes ses toiles. La seule exception est une oeuvre appelée « Le modèle » qui représente un modèle en trait de se faire croquer par plusieurs peintres.

La femme sera parfois représenté simplement par un lampe à pétrole, souvent éteinte ; elle représenterait la chaleur du foyer de ses tantes à Wandre.

L'offrance 1963

L'offrance 1963

Dans ses toiles il joue souvent avec les lumières : lumières naturelles de la lune et des étoiles, lumières artificielles de la ville, lumières ajoutées par toutes ces lampes, torches et bougies et par la blancheur immaculée de ces grands corps de femmes qui sont la lumière de la vie.

Le chemin de fer occupe une place centrale dans son oeuvre, et l’on retrouve de nombreuses femmes dans une gare, un wagon, regardant un train … Il fit même une grande fresque pour le métro de Bruxelles. Il fut tellement reconnu pour ses oeuvres sur le chemin de fer, qu’il fut nommé chef de gare de Louvain la Neuve.
Il a peint également de grandes compositions murales comme celle du Casino-Kursal d’Ostende, du Palais des Congrès de Bruxelles, de l’Institut de Zoologie à Liège.

Fresque à Bruxelles

Fresque à Bruxelles

Un thème annexe est celui de la mort, on y retrouve beaucoup d’angoisse, de peurs. Des squelettes, qui parfois s’animent et deviennent acteur à part entière. Sans doute un moyen d’exorciser ses peurs.

Cette visite du musée Paul Delvaux m’a permis de découvrir un peu plus l’artiste. Ses oeuvres ne m’ont pas spécialement fait vibrer, à l’exception cependant d’aquarelles peintes à la fin de sa vie, des aquarelles que l’on pourrait attribuer à des enfants si on ne les regarde que superficiellement, mais qui sont en fait vraiment très réussies.
Des femmes, toujours son thème favori, qu’il a peint de mémoire car il était devenu aveugle. Et pourtant elles sont incroyables ! L’on peut remarquer les moments où il a été dérangé car il a perdu alors le fil de sa peinture, et les formes sont un peu trouble.

Si vous avez l’occasion, passez y faire un petit cela vaut le coup, et si vous le pouvez demandez une visite guidée, on y apprend tellement plus sur l’artiste.

On peut voir aussi dans le musée toute une collections d’objets personnels du peintre qui lui servaient de modèles, des objets de la vie courante mais aussi un petit temple, un squelette et tout un tas de trains et tramways miniatures. Enfin vous pourrez y voir une reconstitution de son atelier de Watermael-Boitsfort et des photos.

sculpture en terre

Informations pratiques
Musée Paul Delvaux

Paul Delvauxlaan 42 
8670 Koksijde (Sint-Idesbald)

Tél : 0032 58 52 12 29

Fax : 0032 58 52 12 73

info@delvauxmuseum.com 

http://www.delvauxmuseum.com



2 Commentaires
  1. 28 septembre 2010
  2. 28 septembre 2010

Laisser un message

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.