Je crois me souvenir – Philippe Bouvard

Écrivons le d’emblée, ce n’est pas de la grande littérature que ce livre, mais plutôt un long CV, très détaillé, est un peu fouillis du fait du choix d’écriture alternant chronologie et thèmes. Auteur de bon mots il ne s’en prive pas au sein de cet ouvrage où il nous narre son parcours, son ascension dans les médias, des ses succès et même de ses quelques échecs. Il fait le tour des gens connu dont il a croisé le chemin, leur faisant par moment des déclaration d’amour ou les égratignant parfois méchamment au passage.

Malgré de fréquentes redondances, on a parfois le sentiment de se retrouver face à un vieux papy radotant sur ses belles années – en même temps il est nonagénaire -, il est amusant et agréable à lire. Il vous fera passer un bon moment et je l’ai retrouvé tel que je me l’imaginais.
On pourrait le dire plus admiratif que fier de son parcours, comme s’il le regardait de l’extérieur tout en savant parfaitement que c’est de sa vie qu’il s’agit. Dans le même temps il ne se fait pas d’illusion sur la réalité.

“A partir du moment où j’ai compris que, pour accéder à la prospérité, il fallait la feindre, j’ai beaucoup frimé et je continue puisque la publication de ce livre donne à penser que j’ai eu une existence susceptible d’intéresser mes contemporains.”

Boulimie

Et sa vie c’est,  entre autre, 21 ans et un rab de 34 années au Figaro, 22 ans à France-Soir, 20 ans à Paris Match, 15 ans à Antenne 2, 45 ans sur RTL, directeur de théâtre… Ce journaliste, chroniqueur, amuseur boulimique et compulsif qui semble déjà avoir eu 9 vies, est toujours chaque jour aux fourneaux des Grosses Têtes sur RTL, dont il avait pourtant été viré il y a quelques années. Pendant cette période il a fait un petit tour dans la bande à Ruquier sur Europe 1 dont il dit :

“On parlait surtout de sport et je n’y connaissais rien. Ruquier prenait plaisir à m’humilier en remarquant, in petto, et contrairement à la vérité, que j’avais quitté le bateau des Grosses Têtes alors qu’il faisait naufrage. Je finis par lui mettre le marché en mains : “Si vous continuez à dire pis que pendre de mon ancienne émission, je dirai à propos de la vôtre que je n’ai jamais participé à une émission réunissant aussi peu d’auditeurs.”

Histoire de la presse d’après guerre et ses grands patrons, anecdotes sur ses contemporains, bons mots, tout y est pour vous distraire.

Quatrième de couverture

Bénéficiaire du plus long parcours professionnel à une époque où les danseurs prennent leur retraite à 38 ans et les cheminots à 55, Philippe Bouvard, journaliste multimédia, raconte les coulisses d’un métier-passion qu’il exerce toujours.
Pour les besoins de 30 000 articles, 6000 émissions de télévision et 18 000 émissions de radio, il a rencontré durant six décennies les principales vedettes de la politique, des lettres, des arts et des sports.
Chargé d’évoquer la carrière des autres, il n’avait jamais évoqué son itinéraire personnel qui l’a mené d’un poste de garçon de courses au Figaro à la direction de France-Soir et qui, entre éditoriaux et chroniques ainsi que la publication d’une cinquantaine de livres, lui a permis d’inventer « Le Théâtre de Bouvard » et « Les Grosses Têtes ».

Vidéo

2 Commentaires
  1. 21 mars 2014
  2. 21 mars 2014

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